vendredi 29 août 2014

La tolérance, pourquoi c’est difficile ?

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Les particularités de chacun, d’abord attirantes, sont aussi à la source de nombreux conflits. Si accepter les différences n’est pas toujours facile, cela reste nécessaire pour enrichir la relation.
Anne-Laure Gannac

Pourquoi c’est difficile

« Les différences qui séparent les partenaires sont à l’origine même de leur histoire, remarque la psychanalyste Sophie Cadalen. Ce sont elles qui nous invitent à aller vers l’autre, qui nous le rend attirant, parce qu’unique. » Ne dit-on pas « Je l’aime parce qu’il [elle] n’est pas comme les autres » ? Sauf que, passés les premiers temps, enthousiastes, de cette découverte, les différences se retournent en contraires, et ces particularités qui attiraient peuvent devenir insupportables. Pourquoi ? Parce que, selon Sophie Cadalen, « se disant que l’on veut construire quelque chose de solide avec l’autre, on pense que cela ne sera possible qu’en se mettant d’accord sur tout ».

La difficulté à se détacher de l’image parentale

« Cherchant, plus ou moins consciemment, à trouver en son partenaire le double de son parent (ou son parfait contraire, ce qui revient au même), on ne peut qu’être déçu quand on se rend compte qu’il n’en est qu’un pis-aller », explique le psychanalyste Samuel Lepastier. A cette image parentale s’ajoute celle du partenaire idéal, que chacun porte, parfois à son insu, en lui : « Voir les différences de l’autre, c’est reconnaître qu’il n’est pas conforme au prince charmant que l’on imaginait. » Conséquence : le désenchantement, vécu comme la fin de l’amour.

Pourquoi c’est important

« C’est quand chaque partenaire reconnaît ce qui fait la spécificité de l’autre que naît l’amour : on peut alors l’aimer pour ce qu’il est réellement », souligne Samuel Lepastier. C’est ce que les spécialistes appellent l’« amour mature ». Renonçant à former le couple idéal ou fantasmé, les partenaires sont alors prêts à faire de leur couple une création unique, et ce justement grâce à l’apport spécifique – différent – de chacun dans la relation. « C’est du heurt des contraires que jaillit la flamme de la vie », assurait Jung.

Accepter les différences de l’autre…

… c’est aussi respecter le besoin d’autonomie de chacun. Un fait indispensable pour échapper aux sensations d’étouffement que la vie à deux peut générer. Ainsi, Florence, 35 ans, raconte qu’au début de sa relation avec Sébastien, elle avait du mal à supporter sa passion pour le rugby. « Il consacrait tous ses samedis à ses entraînements… Je ne comprenais pas ; pour moi, c’était comme s’il cherchait à me fuir chaque week-end ! » Jusqu’au jour où elle l’a rejoint au stade : « Quand j’ai vu comme il s’éclatait avec ses copains, et comme il était gêné de me voir là, même s’il n’a pas osé me le dire, j’ai compris que j’étais de trop : c’était “son moment à lui”, pas celui de notre couple. » Depuis, Florence s’est inscrite dans un cours de théâtre, où elle vit, chaque samedi, « [sa] passion à [elle] », bien éloignée des préoccupations de Sébastien.

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